L'échec du « pré-formateur » Di Rupo, après plus de trois mois de discussions laborieuses en vue d'aboutir à un accord sur la réforme de l'Etat devant permettre la formation d'un nouveau gouvernement, marque une nouvelle étape dans la longue saga de la crise politique et institutionnelle.
Cette crise, qui s'apparente de plus à en plus à une véritable crise de régime, traduit l’échec des tentatives menées depuis un quart de siècle pour réformer l’Etat « par en haut ». Ce n'est pourtant pas le principe d'un fédéralisme à trois Régions qui est en cause. Par contre, la preuve est désormais faite que la cohabitation harmonieuse entre les peuples, le dialogue entre les cultures et la recherche de solutions ménageant les intérêts de chacun sont incompatibles avec la jungle néolibérale où les solidarités reculent face à l’individualisme, à l’égoïsme et à la lutte de tous contre tous.
L'asymétrie politique n'a jamais été aussi marquée entre le Nord et le Sud, et les divergences s'accroissent y compris entre partis appartenant aux mêmes "familles politiques", rendant ainsi la gestion de la « maison commune » d'une complexité ubuesque. La crise actuelle est également la conséquence de la disparition de la « caste politique belge » et l'absence d'un parti-pivot capables de gérer la « nation » dans le sens des intérêts d'une bourgeoisie et d'un « capitalisme national belge ». Cette évolution est le fruit d'un double processus: 1) un affaiblissement considérable du capitalisme « belge » en faveur des bourgeoisies internationales et régionales; 2) les dévolutions de pouvoirs de l'Etat belge, à la fois par le haut, en faveur de l'Union européenne et, par le bas, en faveur des entitées fédérées au rythme des successives réformes institutionnelles. Lire ici
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